"Je suis tombée dans la marmite quand j'étais petite, comme Obélix" sourit Julie Raux, aussi à l'aise dans cet univers de plantes qu'un poisson dans l'eau. Si Julie Raux n'a pas le droit au titre d'herboriste, réservé aux pharmaciens, elle est incollable sur les bienfaits des plantes. "J'avais 10 ans quand mes parents, végétariens, ont découvert cette boutique, fondée en 1910 par M. Margat. Depuis, on ne l'a plus quittée ! " La maman de Julie travaillera dans la boutique avant de la reprendre à son compte. Et c'est tout naturellement, qu'en 2000, Julie, un diplôme de biologie végétale en poche, arrive elle aussi place de la République. Une transmission de savoirs, ininterrompue depuis 1941 !
Julie Raux ne prétend pas guérir toutes les maladies et remplacer le rôle des médecins. "Je parle d'accompagnement. Je pense que les gens qui viennent dans la boutique, recherchent des remèdes naturels. Ils en ont marre d'avaler des gélules ; ils disent souvent qu'ils ont tout essayé et cherchent autre chose…" Devant des demandes de plus en plus pointues et techniques, Julie prend le temps de bien comprendre le problème. La professionnelle pose des questions, évalue la personne dans son ensemble. L'aspect physique est pris en compte mais aussi l'aspect émotionnel "et en ce moment, on a de quoi faire" soupire Julie. Alors, seulement après, elle propose ici une tisane, là une huile essentielle, là encore un baume… "Chacun doit trouver sa plante miracle. Moi, c'est le bourgeon de romarin."
"Le principal atout des plantes, c'est qu'il n'y a pas de dépendance", affirme Julie Raux. Cependant qui dit plante ne dit pas forcément zéro risque. "Je conseille toujours d'en parler à son médecin. Certaines plantes peuvent interagir avec des médicaments. C'est assez fréquent, notamment avec les anti-coagulants. Les plantes régulent, régularisent un problème et vont rarement contre la nature. Il n'y a que l'homme qui va au-delà de la nature." Et Julie Raux de rêver que les bienfaits de ses plantes soient davantage reconnus : "Je pense qu'on pourrait travailler tous ensemble avec le corps médical." Un jour peut-être…
"Le Jardin d'Essences"
14 place de la République
27400 Louviers
Tél : 02 32 40 12 56
Julie Raux a sélectionné les fleurs les plus courantes rencontrées dans nos jardins, ou sur nos talus. Attention cependant à ne pas trop les ramasser au bord des routes où elles sont devenues trop polluées. Préservez un coin médicinal dans votre jardin. Et n'oubliez-pas que dans certains cas, les fleurs peuvent aussi avoir des effets indésirables. Parlez-en à votre herboriste ou à votre médecin.
C'est un mélange de plantes antiseptiques. Autrefois, les voleurs s'en badigeonnaient le corps avant d'aller détrousser les cadavres pendant les épidémies de peste.
"J'avais 10 ans quand mes parents végétariens, ont découvert cette boutique. À l'époque, c'était l'un des seuls endroits où l'on pouvait trouver des produits bio. La boutique était tenue Monsieur Emo, alors président de l'ARH, Association pour le Renouveau de l'Herboristerie. Monsieur Margat, herboriste diplômé d'état, avait fondé l'herboristerie en 1910. Il s'était installé en 1941, place de La République. À l'époque, il faisait lui-même la cueillette des plantes. Il a transmis son savoir-faire à sa fille Melle Lucie Margat. Aujourd'hui, le diplôme n'existe plus. Il existe l'équivalent, un certificat d'herbaliste mais il n'est pas reconnu. Seuls les pharmaciens ont le droit de porter le nom d'herboriste."