Michèle Kimper

Transformation du lait à la ferme
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Ses yaourts à la vanille avec un ingrédient secret, son beurre au sel de Guérande tout droit inspiré de ses origines bretonnes, ses fromages frais issus d’une envie anti-gaspi… Tous les produits de Michèle Kimper racontent une histoire : celle d’une femme amoureuse et passionnée qui se forme, sur le tard, au métier d’agricultrice.

« Encore aujourd’hui, après 9 ans, je suis surprise de ce qui m’est arrivé. » C’est un coup de foudre qui a changé radicalement la vie de Michèle Kimper. Elle a exercé bien des métiers, de vendeuse de poisson à ouvrière dans la plasturgie en passant par serveuse sur des bateaux de luxe ou aide à domicile. Mais c’est à 47 ans, maman d’un jeune ado, qu’elle bascule de manière inattendue dans l’agriculture. « J’étais dans un pub, à Ezy-sur-Eure, avec mes amies, quand j’ai craqué sur ce beau blond, frisé aux yeux bleus », se souvient, en riant, Michèle Kimper. « Nous nous sommes revus, puis après plusieurs rendez-vous, il m’a dit qu’il était agriculteur. Je me suis dit “oh, là, là !”… mais j’étais déjà accro ! »

« Les vaches me faisaient tellement peur »

A l’époque, Michèle travaille depuis plusieurs années dans une entreprise, et son poste lui plaît. « Je suis quelqu’un de manuel et j’adorais ce que je faisais. » En parallèle, son histoire d’amour avec Sylvain la mène jusqu’à la ferme, de plus en plus. « Au début, j’avais vraiment peur des vaches, leurs poids, leur taille… Il n’était pas question que je les approche », raconte Michèle qui petit à petit prend de l’assurance et finit par nettoyer les pis avant la traite, à installer les trayeuses, etc. « Sylvain m’a expliqué énormément de chose passionnante. J’ai fini par être rassurée et à me placer au milieu du troupeau. Il a fallu quand même plusieurs mois. » Une première étape dans sa formation !

Un licenciement, une renaissance

La vie s’écoule, conciliant ferme et travail, quand un aléa de la vie vient bouleverser celle de Michèle. « J’ai eu de gros problèmes à mes épaules et des opérations. Au final, l’entreprise a dû me licencier car plus aucun poste ne me convenait à cause des mouvements très répétitifs ». Que faire ? Son conjoint lui propose alors un projet un peu fou qu’il gardait dans un coin de sa tête et au fond d’un placard : transformer une partie du lait de la ferme en produits laitiers. « Ça m’a plu tout de suite ! », reconnaît Michèle qui prend quand même le temps de la réflexion. « J’ai étudié son gros dossier, discuté avec ma sœur qui avait une entreprise… et puis, je n’ai plus eu aucun doute. La transformation du lait et la vente me vont tellement bien ! »

Jusqu’à 1000 yaourts par semaine

Michèle met alors à profit sa période de chômage pour se former et devenir une experte en fromagerie. Elle retourne sur les bancs de l’école au lycée agricole d’Aurillac et à l’association des Vendeurs directs de produits laitiers de Haute-Normandie. Hygiène, transformation, gestion… « J’ai beaucoup pratiqué à l’école et une fois les bases acquises, j’ai démarré », raconte Michèle qui n’a pas le choix, financièrement : « durant plusieurs mois, j’ai dû concilier un nouveau travail avec le lancement de la fromagerie. » Michèle Kimper produit alors 150 yaourts et 10 pots de crème. Quelques tracts dans les boites à lettre plus tard : le succès est au rendez-vous. « Le bouche à oreille a bien fonctionné et les produits plaisent. Au bout d’un an et demi, je vends, par semaine, 1000 yaourts, 10 kg de beurre, 50 faisselles, 70 litres de lait frais, 40 pots de crème et 20 fromages. Tout est au lait cru sauf les yaourts. Ce que je vends le vendredi a été transformé entre le lundi et le jeudi. C’est extra frais. » Abonnez-vous à sa page facebook pour découvrir la vie de la ferme et des vaches, les produits et la très sympathique Michèle !